Dans l’alcôve du Palais de Tokyo la pénombre est de mise. Tous sous-entendus étant les bienvenus, cela donne un petit air mystérieux à ce qu’elle renferme – tentures noires et lampes en papier incluses. L’atmosphère est propice aux grande illuminations, en ce moment c’est : La Cité des Sciences expliquée aux amateurs d’art contemporain, qui y est présenté. Et c’est le duo formé par Robin Meier et Ali Momeni qui s’y colle.

Leur idée est de reproduire l’organisation d’une fourmilière et de capter les bruits générés par la collectivité. De loin comme de près l’installation ressemble en tout point à celle proposées aux apprentis scientifiques de moins de 12 ans. On peut, comme dans ses souvenirs, observer la chorégraphie du Microcosme. Celle-ci est un peu forcée par la forme du vivarium auquel les artistes ont donné une forme toute droite sortie de Star Trek. Le fonctionnement de l’objet est par contre un peu plus compliqué. L’alimentation en matières végétales conditionne le comportement des insectes. Du moins, c’est ce que nous expliquent les médiateurs plein d’enthousiasme à l’idée de laisser la subjectivité au placard. La mécanique à laquelle on assiste est toute scientifique. Et dans le cas où un esprit grincheux viendrait émettre un doute, il leur suffit de pointer du doigt la mention : « […] conçue avec l’aide du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée de l’université Paris 13 (LEEC) », de quoi imposer le respect.

De toutes les manières, le fin mot de l’installation va aux sons captés et retransmis. Le système permet aux visiteurs de mettre une oreille dans l’œuvre, mais c’est tout entier qu’ils y plongent. On regrette presque que les artistes n’aient pas poussé le gag jusqu’à proposer aux personnes entrant dans l’espace d’exposition de choisir eux aussi, une feuille, un pétale, une brindille à porter au dessus de leur tête. Dommage, occasion ratée.