Partout, mais selon une logique bien tempérée, des groupes de châssis entoilés plus ou moins diversifiées sont répartis dans l’espace. Trois murs ont été peints en blancs, peu de toiles ont suivi. Le souffre du jaune de Naples qui occupe le quatrième mur n’a pas non plus enclenché de débordement de cette couleur dans la salle ; la seule qui s’en soit donné la peine a été recouverte recto-verso.

Les autres toiles qui ponctuent l’espace le font à l’aide d’un grand nombre de teintes et de formes. Certaines sont d’un jaune identique à celui du quatrième mur. Un hasard – probablement dû au besoin de finir les pots. Mais il y a aussi des verts et des bleus, des rouges, quelques orange et un paquet de gris entassés dans un coin. Il y a, en outre, d’autres peintures que l’on ne voit pas ici. Ce sont les A et les Z d’un Soleil qui brille pour tout le monde enracinés près de Nantes.

De l’autre côté du mur, à partir d’un bleu sourd, clair et aquatique, presque gris, Claude Rutault organise son Vocabulaire (1974-1979). Les toiles remplissent la quasi totalité de la surface de leurs formes géométriques standardisées. La logique de l’accrochage a été laissée à la discrétion du bon goût du moment, les toiles sont éparpillées mais bien serrées, jouant de tout l’espace comme pour appuyer le pas pris par l’existence sur l’importance. Ailleurs, dans toute la pièce, des piles de toiles présentent à plat sur leur sommet des œuvres choisies dans les collections nationales. Cette Promenade au musée organisée selon les goût du commissaire d’exposition incluent sept artistes – tous dûment signalés – ainsi qu’une huitième pile poussée tout contre un autre mur que recouvre une jolie couleur bleue. Au sommet de cette pile, une toile du même bleu a été déposée. Celle-ci n’est indiquée nulle part. Elle semble avoir été choisie comme les autres, mais prise dans la rigueur si singulière du travail de l’artiste, elle flotte sans surenchérir, n’étant probablement que le signalement miroir du choix à tiroir dans lequel s’est engagée la personne qui a préparé l’accrochage, autrement dit, une œuvre de Rutault prise dans l’entendement d’une autre œuvre de l’artiste.