Bordé de carreaux blancs et d’éclairage au néon, l’espace clinique de la Galerie Jérôme Pauchant déborde sur la rue. À même le trottoir, posée comme un bloc de glace, artificiellement entretenu au point de rencontre de l’air et de la lumière, la lumière crue qui se diffuse au travers de sa façade vitrée n’apporte aucune chaleur. Elle se compose uniquement d’une présence raide.

Cet artifice est la conséquence de l’installation du travail de Nathaniel Rackowe. De l’autre côté de la vitre, on le découvre sous la forme de tubes néon pincés dans des gaines plastiques noires maintenues en bouquet d’une dizaine par des serre-tubes de chantier en acier galvanisé. Le contraste entre néons blancs et les structures noires dessine sur les murs de la galerie des courbes mécaniques nimbées dans le scintillement qu’elles produisent et occultent à la fois. D’autres sculptures intègrent un fil lumineux rouge, lame oblique clignotant sur une pente opaline. À l’inverse des précédentes, ces œuvres tracent des circulations brèves et tautologiques à la manière d’escaliers qui s’illuminent marche après marche le temps – six fois vers le haut, six fois vers le bas –, ou encore celle d’un motif de chargement de batterie de téléphone appliqué à la forme d’un convecteur électrique.

Autour des unes et des autres pendent les câbles électriques permettant leur mise sous tension. Ils forment des lacets aux couleurs vives qui ont pour effet de lester lourdement la présence des installations. Soigneusement organisés par cordées, les câbles courent vers des boitiers munis d’interrupteurs. Leur présence pragmatique, totalement démunie de poésie, maintient le halo industriel comme si les néons remplis de gaz pouvaient s’envoler.