Sur ce qui pourrait s’apparenter à des porte-serviettes, pendent des feuilles desséchées par la rumeur chaude et sans souffle d’une lumière électrique. Cet éclairage provient d’une lampe pointée par-dessus une longue langue de latex couleur marron glacé élégamment drapée sur le plat d’une table incandescente.

La matière ambrée semble être nourrie par le dispositif qui catalyse le contenu de l’air. Nul indice ne suggère quand a débuté l’expérience. Mais à présent, même les objets ont commencé à être creusés. Irrémédiablement grignotés, ils se sont dépouillés pour ne plus être qu’un ensemble de tubulures organisées au sol selon les possibilités de leur usage disparu. Ces squelettes se répondent et entretiennent les uns avec les autres une relation étrange et ambiguë, comme si la logique de leur emplacement continuait à habiter l’espace malgré son évidente caducité. L’endroit a pu accueillir mille activités qu’efface et relie le dépouillement l’envahissant désormais. Parmi elles, peut-être, la sueur d’une salle de musculation.

Les cuirs, les mousses et toutes les matières souples ont ainsi laissé place aux ossatures dénudées des machines à sculpter les chairs qu’elles contribuaient à rendre moins douloureuses. On devine dans les proportions de ces appareils le rapport au corps qu’ont pu entretenir les usagers de la salle. Au temps des souffles courts et des buées, l’intransigeance et l’efficacité se traduisaient dans la compacité des formes. Conçues pour résister et soutenir les crises les plus aiguës, elles ont été lors de leur conception perclues d’attaches et de points de soudure renforcés. Aucune n’a cédées. Elles résistent même mieux que ce qui est autour, que l’implacable dépouillement des masses a fini par contraindre à laisser les poids et les contreforts reposer seuls à terre.