Au-dessous de l’intervention de Delphine Renault, sur l’entrée de la Galerie Marine Veilleux, se devine une ouverture. Une porte bordée de pierres de taille blanches formant une arche haute et élégante.

Posé par-dessus cette porte, un carré de verre bordé d’une lame de métal noir en ferme le jour hermétiquement aussi consciencieusement qu’un couvercle de confiture. Les deux formes – cercle & carré – se répondent avec l’ambiguïté qui caractérise ce type d’entreprise mathématique délicate restée jusqu’à très récemment et ce depuis l’Antiquité irrésolue. L’énoncé n’est d’ailleurs pas entièrement conforme à la vulgate, le cercle étant absorbé totalement par le quadrilatère – probablement pour des raisons de commodité que la beauté de la géométrie ne connaît pas. L’une sur l’autre elles organisent les allées et venues des visiteurs de la galerie au quotidien sans que l’on n’ait – en général – à se formaliser de leur présence allégorique.

L’interstice qui les sépare, mais n’isole pas la rue du dedans, n’est occupé que par la parfaite propreté de ses surfaces laissant les pierres et le verre jouer ensemble à loisir. Rien d’officiel ne s’y passe, rien d’interdit non plus.

Ceci aurait pu ne jamais être vu et continuer à manigancer en pleine rue, drapé de l’ignorance la plus totale des passants dont le regard est dirigé dans les sens de la rue par le vis-à-vis trop rapproché des façades. Mais il fallait que la chose se sache. Delphine Renault, recouvrant la vitrine d’un badigeon jaune/ocre – or ! –, la peignant selon la logique de la façade, en a fait ressortir toute la singularité qui s’est mise à scintiller à grands coups de pinceaux. La géométrie, une fois tous les reflets occultés, se démontre par la gestuelle et les humeurs changeantes d’un picturalité naissante.