Le Cheese Museum prend place dans l’espace blanc et cru d’un laboratoire de laiterie. On y trouve des formes géométriques, formes complexes souvent, formes irrégulières, teintées de couleurs vives, rouge, orange, jaune et vert pâle. Des portions, ou autant d’expressions statistiques décrivant en pourcentages l’évolution et les répartitions d’objets d’études. Aucune légendes ne les accompagnent, les résultats n’ont pas vocation à être interprétés. Ils sont là, ni coulants, ni odorants, simplement géométriques, telles des idoles sorties de leur niche et dispersées.

Une grande tranche orange indique 1/12e, une lichette de Mimolette.

Au mur, un Camembert vertical et statique déclare 100%.

Sept Portions pointent d’autres possibilités. D’autres conclusions selon d’autres variables, conduisant à l’équité d’1/2 aussi bien qu’au partage d’1/4 et qu’à l’apparente irrationalité de solutions composites et asymétriques, heureusement hors de porté des sociologues.

En outre, la règle observée par cette démonstration en procession s’apparente à celle de quelques bénédictins. « Prie et travaille ». Dans la contemplation comme dans l’exercice des découpes, la diversité se fait urgence auprès de ceux qui occupent la tablée dressée – au sol –  par l’artiste. On l’intègre par cooptation. Les couverts ont été remplacés par des compas, une fois par an un nouveau volume se voit créé. Il convient pour cela de mesurer et de goûter.

Un peu à l’écart, une petite colonne composée de pyramides tronquées cite l’infini selon Brancusi. Elle présume que tout un chacun devrait intimement supposer : si l’infini devait exister autrement que conceptuellement se serait nécessairement par l’association de Valençay.