L’exposition de Brigitte Zieger à la Galerie Odile Ouizeman rassemble un groupe de dessins monochromes montrant des femmes armées. Chaque œuvre est consacrée à une fille, une dame, une jeune femme ; tour à tour elles sont souriantes, concentrées, sexy, vengeresses, amusées, mais toujours assurées dans leur pose par l’arme qu’elles tiennent au poing.

Du coup l’exposition ressemble un groupe paramilitaire féminin. L’espace d’un instant on est tenté de se demander si c’est un groupe de défense ou d’attaque, mais la question n’aurait pas de sens. À chaque fois, les postures sont stéréotypées, ce sont des soldats, des mercenaires, des policiers ou de simples citoyennes qui se lèvent, brandissent leur arme, et tirent. Elles n’ont pas vraiment l’air d’envisager rater leur cible, cependant, à deux  exceptions près, ces femmes ne pointent pas leur armes sur l’observateur, seule la secrétaire et la fille en bikinis le font, peut être ont- elles plus à corriger que les autres.

L’une des images sort un peu du lot. Dans celle-ci un homme aide la femme à tenir son arme, il la guide avec gentillesse, une main sur la gâchette, une autre dans le dos de sa partenaire, c’est presque une danse. Ce qui abaisse d’un cran l’agressivité de l’exposition. De toute manière, il ne semble pas que le propos de l’artiste soit véhément, il y a bien plus de dérision que d’empoigne, de sape que de coups. D’ailleurs, pour celle-ci comme pour les autres, la peinture utilisée est pailletée. Violence et féminité font excellent ménage, aussi surement que la répétition lisse les propos.