Toute l’exposition est contenue dans une seule salle carrée. Les sculptures de l’artiste sont disposées à hauteur d’homme, aussi régulièrement que possible en rang serré, formant ainsi une ligne qui longe les murs de l’espace avec constance. Rien, si non la porte d’entrée ne vient troubler l’alignement.

Le procédé d’exposition est d’une extrême simplicité. Pris séparément ces appliques murales qui ressemblent à des autels votifs sont faites d’une multitude de matériaux. Il s’agit principalement de bois, de papiers d’emballages divers, griffonnés ou pas, de laine et de tout ce qu’une poubelle d’école d’art peut procurer. Il n’y a pas de révélation dans le corps de ces sculptures, pas plus qu’une éventuelle sensualité. La main qui les a assemblés est d’une très grande concision, chaque élément est parfaitement soupesé pour s’intégrer à la forme. Dans le calme absolu du musée ces restes bricolés ont une incroyable compacité. Ils pourraient être une couche souillée que rien ni personne ne penserait à venir la changer.

À quel saint se vouent-ils ? Impossible de savoir. Tout ce qui transparaît de ces faibles montages est la pauvreté de leurs matériaux. La grande indigence de leur construction ne cache rien. Elle se résume le plus souvent à une base en bois – rarement plus grande que 20cm²-, sur laquelle un, ou plusieurs, objets sont associés, collés, scotchés, attachés, ou noués entre eux. Certains éléments pendouillent et flottent légèrement dans la climatisation, d’autres grimpent le long du mur épinglés. D’une manière générale l’orientation de ces sculptures est dirigée par la gravité, ce qui leur confère une verticalité qui scande l’espace.

Le texte de l’exposition ne révèle pas à de quoi, ce qui fini par s’imposer comme étant des ex voto, purgent la peine. Il ne dit pas non plus à quelle fréquence Serge Murphy produit ces sculptures. On ne peut que constater que l’artiste les fabrique machinalement, et qu’à chaque fois le schéma est le même. Rien ne permet de supposer qu’il y ait une raison pour cesser d’allumer ces cierges.