La galerie parisienne expose en ce début d’année les peintures de la jeune artiste chinoise Xie Lei.

Les peinture de l’artiste ont des couleurs d’écran d’ordinateur. La lumière qui en émane semble artificielle. Cela en est parfois presque éblouissant. Elle se fraye un chemin à travers un espace brumeux ou liquide comme le feraient des halogènes.

Ces tableaux sont des torrents, lourds et incessants, peints d’une manière fluide et appuyée où le pinceau ne glisse pas mais est guidé d’une main que l’on devine ferme. Une main peut être parfois trop consciente de son effet. Il n’y a pas de retour en arrière dans cette peinture, pas de repentir, elle est d’un bloc, d’un trait. On devine qu’elle surmonte une quantité importante de travail et de concentration. L’esprit de l’artiste se doit d’être là au bon moment, il n’y a pas de place pour les tergiversations dans l’acte de peindre de Xie Lei. On imagine que les questions se posent en amont ou ensuite, mais pas dans le geste. Il en résulte des compositions centrées, aux coups de pinceau distribués adroitement selon des mouvements qui nous bercent, et qui nous endorment un peu.

Ce travail se situe à mi-chemin entre l’art traditionnel chinois et la peinture contemporaine occidentale. Et emprunte, comme une grande partie de la production artistique actuelle en chine, des objets ici, des couleurs là, pour mener à bien une recette si habile à nous convaincre que l’on finit par se méfier. Et après un second tour dans la galerie les constructions de l’artiste perdent de leurs impacts.

Ces images que l’on trouvait au début si attrayantes s’avèrent au final stagner dans l’anecdotique. Leurs effets et les sujets bien diversifiés, portent autour du cou une banderole indiquant aux acheteurs potentiels : « j’ai mon univers personnel ». Rédhibitoire.