L’exposition présentée sous le nom Yes Biological regroupe les travaux récents d’Erwin Wurm. Trois sculptures de grandes tailles voisinent avec d’autres plus petites ainsi qu’avec une installation murale dans l’espace principal. Plusieurs sculptures habitent le sous-sol.

Dans chacune de ces œuvres on trouve le même souci de pose et d’enveloppe. Les personnages que l’artiste figure sont en prise avec leurs corps et les habits qui les enferment. Il en résulte d’inconfortables mouvements associés à divers vêtements. Les métamorphoses qu’il fait subir à ces objets ne sont ni de l’ordre de la contorsion ni de la torture mais plutôt de la contrainte. Que les œuvres soient de petits ou de grands formats on a à chaque fois le sentiment d’une recherche de posture idéale. Ensemble, elles forment une collection de positions arbitraires et inutiles.

De même le rapport au vêtement des mannequins, dont on ne voit quasiment jamais les visages, tend au ridicule. Le besoin d’exploration des combinaisons entre l’enveloppe et le contenu met systématiquement les sculptures dans des positions instables, d’où on voudrait parfois les voir basculer. À moitié pour abréger leurs difficultés, à moitié par sadisme.

À l’étage sont exposés des dessins de Tom Sach couvrant la période 2000-2010. Ce sont des plans, des formules pour des machines. Au premier abord on ne comprend les logiques qui les régissent.  Il semble même qu’ils aient été conçus et reproduits par pur plaisir égoïste du regard, sans but mécanique.

Ce sont en fait des lexiques de formations et d’utilisations. En s’approchant on finit par reconnaître un manuel de Mac Donald ou celui d’un Mercedes Sprinter.

Tout à coup ces schémas prennent un sens qui entre en contradiction avec la rusticité de leurs matériaux. Et on en vient à mettre en doute la véracité de ces reproductions. L’artiste aurait pu glisser quelques inventions de sa part, mais ce n’est pas son propos. Celui-ci nous entraîne plutôt dans le monde des Pierrafeu, un monde semblable au nôtre mais fabriqué dans un coin de garage.

Les dessins sur papier calque ont le même pouvoir, mais on en reconnaît immédiatement le contenu. Les objets et les emballages reproduits sont bien là, mais ils sont aussi incertains et aveugle que n’importe quel dessin bricolé à partir de papier calque en halte garderie.