La galerie Laurent Godin organise à l’occasion des fêtes de fin d’année une exposition collective. De prime abord les œuvres ne sont pas forcément raccord avec le titre et le plus souvent donnent un son de cloche plutôt grinçant de nos us de Noël.

Dans l’entrée, l’immense tambourin pentagonal de Scoli Acosta, blanc et recousu semble vouloir nous barrer la route. Cette œuvre se trouve à mi-chemin entre le symbolisme d’une modernité pure et implacable, et l’instrument de pacotille des danseurs de rue. On ne sait trop de quel côté pencher avant de voir au sous-sol la vidéo mettant en mouvement l’objet. On y voit le pentagone se trémoussant en plein espace public, les voitures passent sans que la musique ne cesse. On comprend alors qu’il n’y a pas lieu de choisir.

Dans un coin de la pièce, le maigre et Pauvre sapin de Sven’t Jolle. Celui-ci, bricolé à partir de boules et d’armatures de fer, inverse les rôles, pour une fois c’est la poubelle qui devient sapin et pas le sapin qui va à la poubelle.

A ces côtés sont dispersés plusieurs travaux dont une corde à nœuds de Delphine Coindé, un Hulk sur table et jouet pour chien de Steinbach, quelques dessins de Closky et un détritus surdimensionné rappelant ces pelotes de déchets, de poils, et de cheveux qui bouchent nos canalisations. Cette dernière gorgo #23 de Peter Buggenhout, nous reste un peu dans la gorge. Là aussi Noël et ses profusions semblent drainer plus d’amertume et de haut-le-cœur que de douceur.

Pour accéder au niveau inférieur, on repasse devant les Color study/doughface de Mika Rottenberg qui finissent de nous mettre mal à l’aise. Ces photographies de matières sont horribles de sensualité et ressemblent tantôt à des viscères tantôt à des pâtés de vomi.

Il n’est pas certain que cette exposition soit d’une très grande aide pour les cadeaux de Noël cette année, mais il se pourrait qu’elle reflète bien le sentiment de gâchis qui zone après la période des fêtes. L’exposition courant jusqu’après mi-janvier nous aurons tout le loisir de le vérifier.