La galerie Dominique Fiat montre les œuvres de Noël Dolla, ce n’est pas tout à fait nouveau. Ce qui l’est c’est l’attention soutenue dont bénéficie cet artiste depuis quelque temps. Pour un artiste associé au mouvement Supports-Surfaces cela relève du miracle. Normalement frappés du sceau de l’infâmie, pour ces artistes trop français, trop soutenus par l’état, trop vus dans les années 70, bref complètement has been pour le milieu de l’art contemporain, être visible de la sorte s’apparente à une réelle victoire sur l’histoire.

Alors de quoi relève-t-il ? Les œuvres présentées ne sont pas toutes récentes, de toute manière l’artiste se refuse à se répéter et considère ses productions au compte-goutte. Donc peu de peintures proposées, et pas de variantes. Par contre, on y trouve pas mal de trucs et astuces, des matières et des manières que l’artistes se doit de trouver régulièrement : l’empreinte du papier-bulle, celle du crépit et de la gaze, des tracés nets au scotch, des coulures métrisées, des superpositions, et quelques autres encore.

Tout cela dans une réelle atmosphère de plaisir de peindre. C’est un peu comme si l’on avait réunit dans une même pièce une dizaine de jeunes artistes, que chacun était venu avec sa façon, sa choses ; certain lorgnent un peu vers les trois dernière décennies, d’autres plus hardis ont des idées qui ressemblent à du neuf. Mais tous produisent une œuvre abstraite pour une même exposition. Sauf que dans ce cas précis, il ne s’agit que d’un seul artiste et que celui-ci n’est plus tout à fait jeune.

L’exposition n’est pas tout à fait revigorante, mais elle montre bien que l’on peu faire du neuf avec du vieux, et même du neuf avec du vieux pas encore périmé !