La Galerie Hussenot expose les peintures aux paysages contemporains de l’artiste Roumain Serban Savu. L’ensemble est principalement formé de petits et moyens formats où la nature et les villes rencontrent les zones pavillonnaires et périurbaines.

Dans l’ensemble la lumière y est basse et diffuse. Les associations de vert et de gris, anonymes et frustres semblent s’étendre à l’infini un peu de la même façon que dans les peintures de Corot. Il s’agit là de nature civilisée, agencée pour former autant de terrains vagues et de football, de rangées de fleurs et d’allées ombragées, de bosquets, de petits bois.

C’est un panorama que l’on a vite fait d’apprécier comme provincial où cohabitent végétaux et béton autour de quelques groupes de personnes. Celles-ci, silencieuses, ne sont pas forcement résignées, on dirait plutôt qu’on leur aurait coupé le son. Elles s’activent et circulent, autour d’un ballon, dans une petite courette intérieur ou autour de constructions laissées à l’état de chantier. Rien ne semble indiquer qu’il y ait de réels sens aux actes de ces tout petits personnages. Rien ne semble non plus souligner la vacuité de leurs présences. Ils sont comme au milieu, quelque part où l’histoire ne se joue plus, en vacances forcées.

Ici, le luxe de ce travail tient à ce que la peinture ne fait que s’attarder, il n’y a même pas de constat, elle fait corps avec ce qu’elle représente. Elle n’a pas à prendre sa place in situ, elle fait dés le début partie de ces paysages familiers et inquiétants. On pourrait même imaginer un tableau représentant l’artiste au travail en plein milieu des herbes vertes, des dalles et des parpaings, cela ne serait qu’une image de plus.