Si sous la verrière du Grand Palais la lutte que se livrent les galeries se fait à coup de maîtres modernes et d’as de l’art contemporain, dans la cour carrée la bataille se joue sur le terrain des jeunes artistes ou de ceux sur le retour. Dans les deux cas il n’y a pratiquement aucun artiste dont on peu retrouver les travaux sur plusieurs stands. Ici chacun à ses jockeys et la course ne peut qu’en laisser sur le carreau.

Des l’entrée, le stand de Jousse Entreprise donne le ton avec un canon de Franc Perrin englué dans une sorte de goudron, gras, collant, tout à fait inerte. Ce qui ne manque pas de piquant en ce début de visite. A peine plus loin Xippas consacre un espace particulièrement bien agencé à Farah Atassi, Vittorino Santoro, Philippe Ramette et bien sur Céleste Boursier Mougenot.

La Galerie Parra & Romero est toute de noir et blanc, d’entrelacs, de courbes et de lettrages et offre aux visiteurs l’expérience aboutie de la sobriété qui règne en règle générale dans cette édition de la FIAC. De même la Galerie de Marseille expose des choses fragiles, toutes de blanc et devant lesquelles on fait la queue. Préciosité et foules maîtrisées font ici parti du spectacle. Ailleurs, Patricia Dorfmann propose une pièce de Journiac, trois squelettes, tout blancs, eux aussi.

Bien sûr il y a quelques coups d’éclat, comme chez Alain Gutarc où Anita Molinero à l’exubérance de l’enfance malgré la torture qu’elle inflige aux matériaux qu’elle emploie. La galerie Loevenbruck qui semble en pleine expansion montre beaucoup d’œuvres très produites, bien visibles dans un stand ouvert où les couleurs et les forment s’associent avec joie.

Schleicher+Lange de son côté a installé plusieurs œuvres de Kristof Kintera, déjà vues, dommage, d’autant plus que Lay down and shine, grand lampadaire posé au sol semble barrer l’accès au stand. On peut aussi voir chez Suzy Shammah les photos d’Esko Männikko dont les cadres, souvent imposants, donnent à ce travail un aspect tout à fait étonnant.

Dans cette édition, où le plan à été resserré et les allées raccourcies, il est très agréable de se balader et de partir à la cueillette comme on le ferait pour les champignons.