Sans tout à fait être un hommage, sans élever d’autel au souvenir de Dash Snow, l’exposition donne à voir l’œuvre de l’artiste dans son contexte de toujours, celui d’une scène new-yorkaise, jeune, souvent désœuvrée et presque toujours souriante.

Évidement il ne s’agit pas seulement de l’artiste mort d’une over dose en juillet 2009, et Ryan Mc Ginley et Harmony Korine ne sont ni des contres points ni l’expression d’un portrait croisé. Leurs œuvres se touchent et prennent racine dans un même terreau, à leurs façons elles forment la partie visible d’un réseau qui est la matière même de leurs travaux. Tous ces portraits ont des noms, toutes ces personnes que l’on dévoile, entre auto fiction et réalités, sont prises au dépourvu et données à voir avec fards et manières. Le résultat, tout de poses et d’excès juvénile est agaçant, mais il est authentique.

Pourtant les œuvres de Dash Snow prennent ici une teneur qu’elles n’avaient pas auparavant. Maintenant mort, les accents prophétiques de son travail et autrefois écœurant d’introspection, s’acharnent à appuyer l’acuité de son regard. Le ventre rond de sa compagne enceinte, debout sur le rebord d’une baignoire semble vouloir se détacher et plonger. À coté, un dos couvert de sperme forme un creuset, en face, et dans toute la salle des visages peints et photographiés assistent la scène. Plus bas, les salles voutées du sous sol, accueillent plusieurs vidéos qui se font écho et témoignent de l’élan halluciné de l’artiste.

Dans l’entrée, on peut voir comme il se doit les traces de la fête donnée pour le vernissage. Cela fait parti du decorum, succédané des codes qu’affectionnait tant Dash Snow et que continuent à faire vivre les autres artistes de ce microcosme new-yorkais.